Et de treize ! Les négociateurs américains et chinois devraient se retrouver, jeudi 11 octobre, à Washington pour leur treizième round de négociations depuis le déclenchement de la guerre commerciale par le président des Etats-Unis, Donald Trump, au printemps 2018. On saura très vite si ces pourparlers prévus pour durer deux jours marquent une avancée ou non, puisque c’est le 15 octobre que doit entrer en vigueur la prochaine augmentation de droits de douane américains.
Mi-septembre, Donald Trump avait, en effet, accepté de reporter du 1er au 15 octobre une hausse de cinq points (de 25 % à 30 %) sur des biens chinois d’une valeur de 250 milliards de dollars (228 milliards d’euros). « A la demande du vice-premier ministre chinois Liu He et parce que la République populaire de Chine célèbre son 70e anniversaire » le 1er octobre, avait précisé, grand seigneur, le président américain.
A Pékin, le ton a changé. Durant la première année, la guerre commerciale était supposée ne pas avoir d’effet sur l’économie chinoise. La propagande martelait que les principales victimes étaient les entreprises américaines. Puis, à mesure que le ralentissement économique se confirmait en Chine, la donne s’est modifiée. Désormais, le mot d’ordre est que personne ne sort gagnant d’une guerre commerciale ou technologique.
« Les droits de douane et les différends commerciaux, qui bouleversent les circuits industriels et d’approvisionnement mondiaux, sapent le multilatéralisme ainsi que l’ordre économique et commercial mondial. Ils pourraient même plonger le monde dans la récession », a déclaré Wang Yi, le ministre chinois des affaires étrangères, fin septembre, à la tribune de l’ONU.
Les indicateurs économiques sont mauvais
La guerre technologique inquiète vraisemblablement encore davantage la Chine que l’augmentation des droits de douane. « Etant donné la taille de nos économies et le niveau d’interdépendance, le soi-disant découplage […], c’est comme tenter de construire des châteaux dans les airs. Ce n’est ni souhaitable ni réaliste », a également déclaré le ministre des affaires étrangères.
Signe de la bonne volonté chinoise vis-à-vis de l’industrie financière américaine : la société PayPal, originaire de Californie, a obtenu le 1er octobre une licence l’autorisant à traiter des paiements en ligne en Chine. Une première pour un opérateur étranger.
Samedi 5 octobre, le quotidien nationaliste Global Times expliquait qu’« il n’y a rien à gagner de l’érection d’une version digitale du mur de Berlin. Au contraire, une coopération gagnant-gagnant devrait être le but de toutes les nations importantes produisant des technologies ».